La lecture et moi
- Cécile Lou
- 11 juil. 2018
- 3 min de lecture

Depuis que je suis haute comme trois pommes, je dévore les livres. Je n’exagère pas, je suis une véritable boulimique de lecture. J’avale tous les ouvrages qui mes passent sous la main et si je n’ai pas la dernière pochette à la mode sous le bras, j’ai toujours un bouquin pas loin, ce qui, je vous l’accorde, est bien moins glamour et beaucoup plus lourd… Pourtant, je n’ai pas encore cédé aux chants des sirènes numériques et la liseuse n’a pas encore réussi à franchir ma porte pour remplacer ma bibliothèque bien chargée…
Je lis, je lis, je lis… Et même si le temps, où ado, je pouvais passer une journée entière au lit avec des bons romans entre les mains, est désormais bien loin car maman et femme active, ça prend tout de même un petit peu de temps, j’arrive tout de même à lire une bonne dizaine de livres par mois (souvent tard la nuit…). Je n’ai, malgré mon emploi du temps bien chargé, jamais perdu ce besoin de m’évader au fil des pages. N’en déplaise à certains qui me perçoivent comme une Emma Bovary, qui préfère vivre à travers les récits que dans la réalité, j’assume. J’aime vibrer grâce au talent des auteurs qui m’emmènent avec eux au gré de leur imagination.

Depuis le temps, j’ai balayé les genres, de la littérature contemporaine aux grands classiques. Théâtre, poésie, développement personnel, biographies et beaucoup de romans, qu’ils soient policiers, thrillers, fantastiques, historiques, érotiques. J’avoue (pas besoin d’appeler mon avocat!) que je suis aussi une grande adepte de chick litt et surtout des romans feel good qui inondent nos librairies en ce moment.
Les informations et leurs lots de malheurs quotidiens, le chacun pour soi au boulot, et les angoisses de maman me semblent amplement suffisants pour assombrir l’existence. Alors, oui! Désormais, je suis plus attirée par les lectures légères car j’ai envie de rêver, de sourire et de rire.
Mais d’abord, qu’est-ce qu’une lecture légère ? Au sens littéral, cela signifie qui a peu de poids. On voit d’ailleurs des critiques dénoncer avec virulence la qualité de cette littérature. Pourtant, légèreté ne rime pas forcément avec vide de sens… Loin de là… Traiter en profondeur des sujets avec une écriture dénuée de prétention n’est pas antinomique. Pas besoin de phrases à rallonges et de mots alambiqués à chaque coin de page pour être vecteur d’idées et d’émotions ! Et le meilleur argument, ce sont les ventes de ces ouvrages qui s’envolent. Le lecteur est parfois le meilleur juge.
Je prends aussi souvent l’exemple des romans Harlequin dont le nom est même parfois repris pour qualifier des livres peu dignes d’intérêts et de respect… Mais le respect, parlons-en justement ! N’y en a-t-il pas un gros manque à l’égard des milliers de lecteurs qui en sont addicts ? Une fois encore, j’avoue que je prends beaucoup de plaisir à plonger dans les romances de Cécile Chomin et d’Andréa Morelli. Je n’en sors pas forcément grandie mais avec le sourire aux lèvres et le cœur léger…
Pourquoi l’écriture se devrait-elle de toujours suivre les mêmes codes ? Et pourquoi un thriller nécessiterait-il plus de talent qu’une romance ? N’est-il pas plus facile de décrire une scène macabre que de dépeindre avec brio les relations humaines ? Tout comme, il est parfois plus facile de faire pleurer que de faire rire…

Alors je lève mon verre (d’eau bien sûr !) aux écrivains qui arrivent à me rendre heureuse.
Je salue les auteurs modestes à l’écriture fluide, sans fioriture.
J’applaudis ceux qui me font éprouver des sentiments forts seulement par l’intermédiaire de leurs mots bien choisis.
J’encourage ceux qui sont parfois décriés à ne pas céder aux diktats et à continuer à enchanter Monsieur et Madame tout le monde.
La lecture est une gourmandise dont on peut abuser, sans risque de kilo en plus et dont le seul risque est d’alléger le cœur. Elle peut être un bonbon acidulé qui éveille notre appétit à la vie, ou enivrant qui nous transporte et nous fait voyager, un caramel de notre enfance empreint de nostalgie et réconfortant, une sucrerie acide qui interpelle notre conscience ou tout simplement une douceur dans notre quotidien.
Les palais sont différents, il en faut pour tous les goûts et pour chaque envie. Mes parents me répétaient sans cesse à table : « Ne dis pas que ce n’est pas bon, dis que tu n’aimes pas ! ». Alors, bien sûr, on a le droit de ne pas apprécier une lecture, d’y être moins sensible mais on peut aussi aimer le chocolat, le champagne et les épinards !

Si l’on cessait de toujours chercher des éléments de comparaison entre les différents genres littéraires et qu’on remerciait un peu plus les auteurs pour ce qu’ils nous apportent : des moments de détente dans nos vie effrénées et c’est déjà pas si mal!!!!

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