L'amant Japonais - Isabel Allende

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La romancière chilienne, Isabel Allende, célèbre pour son premier roman La maison aux esprits qui a connu un vif succès, nous fait partager dans ce nouvel ouvrage la vie d’Alma Belasco.

A 80 ans, à la surprise de ses proches, cette dernière décide de quitter la maison familiale afin de s’installer dans une résidence pour personnes âgées. Elle y rencontre Irina, une jeune infirmière moldave qu’elle engage comme secrétaire particulière et dont son petit-fils tombe amoureux. Celui-ci prend alors le motif d’écrire l’histoire de la famille pour pouvoir rendre visite plus souvent à sa grand-mère. Alma consent à se confier et à leur délivrer ses souvenirs.

On découvre son départ de Pologne dans les années 30 et son arrivée chez son oncle aux Etats-Unis où elle rencontre et tombe amoureuse d’Ichimei. Le fil conducteur de ce roman est l’histoire d’amour entre eux, une histoire bien compliquée en raison du statut des deux protagonistes : une réfugiée juive et un jardinier japonais.

Pourtant, c’est une multitude d’histoires différentes qui nous sont livrées dans ce roman car on rencontre de nombreux personnages aux histoires croisées avec celle d’Alma.

On oscille entre romance et Histoire. Isabel Allende nous montre en filigrane les difficultés rencontrées par les juifs et traite de façon poignante la déportation des Américains d'origine japonaise pendant la seconde guerre mondiale.

La chronologie est surprenante, un brin déroutante et on peut s’égarer parfois. Mais cet enchevêtrement de souvenirs permet à l’auteure de traiter de nombreux sujets, comme le déracinement, la différence de classe sociale, le racisme, les relations intergénérationnelles, l’homosexualité, le Sida et la vieillesse.

Ce roman est un bel éloge de cette histoire d’amour contrariée qui dure malgré tout, c’est un livre à la fois divertissant et instructif.

Extraits :

« Le bonheur n’est pas exubérant ni tapageur, comme le plaisir ou la joie. Il est silencieux, doux et tranquille, c’est une disposition intérieure de satisfaction qui commence par s’aimer soi-même. Tu devrais t’aimer comme je t’aime et comme le font tous ceux qui te connaissent »

« Elle expliquait (…) que seule une empathie diffuse pour l’humanité souffrante l’avait empêchée de devenir psychopathe. (…)Elle n’aimait pas les gens, elle préférait les chats. »

« La famille craignait que Lillian ne fût terrassée par le chagrin en peu de temps, mais sa réaction démontra que la mort même n’est pas un obstacle insurmontable à l’échange entre ceux qui s’aiment vraiment. »

« L’homme à l’amour dévorant, aux inventions érotiques, au rire, aux blagues et aux jeux entre les draps, à la joie débordante, aux confidences murmurées entre deux étreintes, aux baisers sans fin, à l’intimité la plus délirante, cet homme n’existait que pour elle. »