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6H41 - Philippe Blondel

  • Photo du rédacteur: Cécile Lou
    Cécile Lou
  • 18 août 2018
  • 2 min de lecture




06H41 - Philippe Blondel - livre - photo


06h41 comme l’horaire d’un train, l’heure de partir pour un court voyage avec Cécile et Philippe, qui se retrouvent dans un train vingt-sept ans après avoir été amants.


1h30 comme le trajet entre Troyes et Paris, comme le temps de revenir sur le passé, de dresser un bilan, de s’observer et regarder l’autre sans complaisance, et peut-être enfin de conclure leur histoire.


Cette femme et cet homme se retrouvent assis côte à côte dans le wagon mais font mine de ne pas se reconnaître. Pourtant, malgré leur indifférence feinte, ils sont troublés par cette apparition surgie du passé.


On assiste à une alternance de monologues intérieurs, à de véritables introspections, où Cécile et Philippe repartent sur les chemins de leurs souvenirs et sur les conséquences de leur liaison. Ils font le point sur ce qu’ils ont été et ce qu’ils sont désormais avec lucidité et parfois un brin d’amertume. Aux sentiments se mêlent en effet les regrets, l’incompréhension et parfois la colère. Les protagonistes nous dévoilent ainsi qu’une histoire lointaine, presque oubliée n’est pourtant pas toujours réellement clôturée.


Au fil des pages, ils dressent avec une sincérité désarmante le bilan de leur vie. Les deux personnages ont un parcours quelconque. Ils ne font pas rêver et on ne s’y attache guère mais c’est cette banalité qui rend ce roman si crédible.


Et même si on constate très vite qu’ils sont bien différents aujourd’hui, quelques questions nous tiennent en haleine. Ont-ils encore des choses à se dire ? L’un d’eux va-t-il se lancer à l’eau et briser la glace ? Et surtout, que s’est-il passé entre eux il y a vingt-sept ans pour expliquer leur trouble présent ?


Comme d’habitude, Jean-Philippe Blondel utilise une plume sobre, dénuée d’artifices, des phrases courtes parfois cinglantes que j’aime particulièrement.


Le livre est court et se lit très très vite. Je peux comprendre que certains restent sur leur faim ou s’ennuient un peu mais pour ma part, j’ai passé un agréable moment.


Pour moi ce huis-clos, cette brève lecture nous invite avant tout à nous interroger sur l’influence des expériences passées et à faire un point sur notre vie.


Extraits :


« Parfois, la vie nous emmène loin d’où nous pensions aller. Parfois, ce n’est pas un mal. »
« En fermant les yeux, avec le frôlement de ses jambes sur les miennes, je pouvais nous retrouver. La façon que nous avions de bouger. De nous parler. Bravaches. Avec cette volonté de glisser de la dérision partout. Ironiques à mort. Quelle vanité. Quelle pose. »
« Elle m’écoutait parler. Ceux qui écoutent se retrouvent toujours en position de supériorité – ils ne confient rien, restent entiers, intacts, alors que vous laissez voir vos failles. »
« Je ne voulais plus être celle qui observe. Celle qui absorbe. Celle qui se tient à l’écart et jette un regard indifférent au spectacle du monde. Je voulais être dedans. Réellement dedans. Je n’avais pas envie d’être artiste. J’aspirais à devenir une héroïne. »

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© 2018 Cécile Des livres à la plume.

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