Danser au bord de l'abîme - Grégoire Delacourt
- Cécile Lou
- 2 juil. 2018
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 5 juil. 2018

Danser au bord de l’abîme, c’est l’histoire d’Emma, une femme mariée et maman de trois enfants qui après un simple échange de regards avec un inconnu dans une brasserie va remettre toute son existence en question.
Une intrique classique : le coup de foudre éclatant dans une vie terne et monotone, l’arrivée d’un homme qui rend la femme vivante et qui l’entraine dans un tourbillon vertigineux et effréné de désir, qui lui donne envie d’aller voir si l’herbe est plus verte ailleurs… Et pourquoi pas en haut de la montagne comme Blanquette, la petite chèvre de M Seguin ? Un joli parallèle réalisé avec finesse par Grégoire Delacourt qui distille avec justesse, au fil du récit, des passages de la nouvelle d’Alphonse Daudet.
Danser au bord de l’abîme, c’est donc d’abord, un récit fort sur la passion et le désir, qui font vibrer, enivrent et donnent le vertige. On peut seulement regretter que cette maman laisse aussi facilement ses enfants et que cette séparation n’ait pas été traitée plus en profondeur par l’auteur.
Toutefois, dans un second temps, la romance bascule dans un registre plus dramatique, comme un brusque retour à une réalité beaucoup plus sombre et c’est finalement aussi une histoire sur l’abandon, la tristesse, la maladie mais aussi sur l’espoir et le pardon.
C’est un livre à ne pas lire si vous êtes juste à la recherche d’une romance et à oublier si vous êtes mélancolique ou à la recherche d’une lecture légère mais c’est un beau roman triste et bouleversant où l’on plonge dans les tourments d’Emma grâce à la plume élégante de l’auteur et qui nous incite à nous poser de nombreuses questions sur notre existence.
Extraits :
« On essaie toujours de comprendre pourquoi les choses basculent. Mais quand on le découvre, on est déjà de l’autre côté. »
« J’étais l’allégresse. J’étais la mélancolie. J’étais le languissement, le grain d’une peau et l’éther. J’étais la jouissance. J’étais l’amour. J’étais sans fin. »
« Un jour, on croit qu’on est arrivé, on pose ses valises, on construit une maison, et au crépuscule, en compagnie de sa femme, assis sur la terrasse, un verre à la main, on contemple l’horizon, les derniers goélands, le ciel qui vire au feu, les flamboyances, on se dit que rien ne pourrait être mieux, que rien ne pourrait être plus parfait. Puis un soir, Emma, dans ces flamboyances, il y a eu vous, et plus rien n’a été vrai. »
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