En attendant Bojangles - Olivier Bourdeaut

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Pour tout vous avouer, c’est la deuxième fois que je lis le premier roman d’Olivier Bourdeaut.

La première fois, j’ai été trop surprise pour pouvoir donner mon avis. Je me suis laissée embarquer par sa plume étonnante mais je n’étais pas capable de savoir où il m’avait emmenée… Où était la queue ? Où était la tête ? Avais-je aimé ou non ? Telles étaient les questions auxquelles je n’avais pas de réponse.

Aujourd’hui, quelques mois plus tard, après une seconde lecture, j’ai pu mieux l’appréhender et par conséquent l’apprécier à sa juste valeur.

En attendant Bojangles, c’est l’histoire d’un jeune garçon qui nous délivre avec une naïveté désarmante la vie de ses parents, entre amour fou et extravagances. On fait la fête, on danse, on rit. Pourquoi donc se plier à la réalité et ses contraintes ? Partons dans un château en Espagne, rêvons et profitons de chaque instant. Au diable le courrier, les règles et le regard des autres ! La vie est bien plus drôle saupoudrée de fantaisie, alors imaginons, modifions, enchantons-la à notre gré pour rester libre et heureux...

Et, nous lecteurs, on oscille entre rire et incrédulité devant tant d’excentricités et on plonge, page après page, avec eux dans cette douce folie.

Pourtant, derrière ces vers et cette joyeuse existence guettent, tapis dans l’ombre, le drame et le réel qui comptent bien reprendre leurs droits sur cette stupéfiante valse. Et quand le père prend la parole, on perçoit peu à peu la réalité. Alors malgré ce rythme joyeux, on découvre la gravité cachée derrière cette folle existence et la force des promesses.

Une histoire déroutante, décalée, qui sous ses airs de poésie joyeuses nous mène à une réalité plus sombre. Ce livre, ce sont des mots, des rimes et la mélodie de l’amour fou et du bonheur.

Pardon, M Bourdeaut d’avoir mis autant de temps pour apprécier votre histoire !

Extraits :

« – Quand la réalité est banale et triste, inventez-moi une belle histoire, vous mentez si bien, ce serait dommage de nous en priver. »

« – Je n’oblige personne à croire à mes histoires, elles vous ont plu, vous y avez cru ! J’ai joué avec vous, vous avez perdu ! »

« Son comportement extravagant avait rempli toute ma vie, il était venu se nicher dans chaque recoin, il occupait tout le cadran de l’horloge, y dévorant chaque instant. Cette folie, je l’avais accueillie les bras ouverts, puis je les avais refermés pour la serrer fort et m’en imprégner, mais je craignais qu’une telle folie douce ne soit pas éternelle. »