En voiture, Simone! - Aurélie Valognes
- Cécile Lou
- 29 août 2018
- 3 min de lecture

Quand je débute un roman d’Aurélie Valognes, j’ai le sentiment de retrouver une copine pour qu’elle me raconte une histoire et comme j’ai adoré les aventures de Ferdinand et Rose, je n’ai pas rechigné pour boucler ma ceinture et remonter en voiture avec Aurélie (et Simone).
Cette fois-ci, c’est parti pour un voyage en famille !
On fait la connaissance de Jacques, un papy brut de décoffrage qui déverse ses pensées en vrac, sans prendre de gants. Ménager la susceptibilité de ses proches n’est pas une option, il nous offre ainsi un lot de remarques acerbes et de réparties à mourir de rire.
Sa femme, Martine, après quarante ans de loyaux services en a ras la casquette des écarts balourds de son époux et commence donc à se rebiffer à la plus grande stupéfaction de celui-ci.
A l’origine, ce roman a été publié sous le titre de Nos adorables belles-filles et pour cause, on va également avoir le plaisir de rencontrer les compagnes de leurs trois fils (étonnement absents de l’histoire) : un trio irrésistible pas vraiment au goût de papy Jacques. Il y a Stéphanie, maman poule, légèrement enquiquineuse sur les bords qui trouve toujours quelque chose à redire ; Laura, végétarienne accompagnée de son chien, fidèle ennemi à quatre pattes de Jacques ; et Jeanne, nouvelle arrivée plus supportrice de l’OM que de Rennes au grand dam de son beau-père.
Prenez garde, mesdames les pièces rapportées , la route en compagnie de votre rustre beau-père s’annonce tortueuse et mouvementée!
Le livre explore avec humour et légèreté les relations avec la belle-famille et on prendra bien entendu place pour des repas de famille mémorables.
C’est une histoire vivante, une comédie dynamique jouant avec le vécu et les caricatures, un livre qui se dévore grâce à la plume toujours aussi agréable de l’auteur et aux dialogues qui rythment le récit.
Comme à chaque roman d’Aurélie Valognes, on sent la vie qui émane des pages. Je décerne une mention spéciale pour le titre des chapitres toujours aussi succulents et pour la leçon sur l’intégration dans la belle-famille d’Antoinette, la grand-mère.
Même si ce n’est pas mon plus gros coup de cœur de l’auteur, ce roman mérite de monter en voiture pour un moment sympa avec détente et sourires assurés.
Extraits :
« Phase un : la séduction de la belle-famille (…). Un peu comme un chiot au chenil qui veut être choisi et fait la moue la plus attendrissante possible (…) Phase deux : l’intégration, pure et simple des règles de la famille. On fait des efforts pour rentrer dans le moule, on prend sur soi, on marche au pas. Phase trois : ma préférée, la rébellion ! Ça passe ou ça casse, mais au moins on est fixé. »
« Souvent il se demandait comment son fils faisait pour vivre avec une chieuse à principes comme elle. Déjà plus de trois ans qu’ils étaient ensemble. Mais l’amour rend aveugle, dit-on... »
« Malgré nos efforts et le fait que l’on s’aime, cela ne suffit pas. On est un jeune couple, il n’y a pas de morceaux à essayer de recoller. Alors, le mieux, c’est de s’arrêter là, avant que l’on se fasse du mal. »
« – Mais vous avez droit aux rillettes-mojitos toutes les deux ? La végétarienne et la maman parfaite ? – Tais-toi le belle sœur et ressers-nous!!! »
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