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L’amie prodigieuse - Elena Ferrante

  • Photo du rédacteur: Cécile Lou
    Cécile Lou
  • 25 août 2018
  • 3 min de lecture



L'amie prodigieuse - Elena Ferrante - livre - photo

« Comment ça ? Tu ne connais pas la saga d’Elena Ferrante ? » A force d’entendre régulièrement cette question, je me suis dit qu’il était grand temps que je comble cette lacune. Voilà, c’est fait avec le premier tome de la série, intitulé L’amie prodigieuse.


Dans celui-ci, on découvre la poignante et complexe histoire entre Elena et Lila, deux jeunes filles habitant dans un quartier pauvre de Naples à la fin des années 50.


Elena, la narratrice, est réservée et n’a guère confiance en elle. Pourtant, elle s’en sort très bien à l’école, et à force de travail et poussée par son institutrice, elle va pouvoir poursuivre ses études.

Son « amie », c’est Lila, surdouée intrépide, excessive et effrontée, qui à l’inverse sera obligée d’abandonner l’école, une jeune fille bien différente d’elle avec laquelle elle va nouer une relation étrange et complexe.


On va cheminer avec elles pendant plusieurs années et découvrir la peur et la violence qui teintent leur enfance puis leurs changements à l’aube de l’adolescence où la séduction s’invite en première place dans leur existence. On voit Elena grandir à travers le regard de son amie, sans cesse stimulée, poussée, entraînée.


Pour moi, leur relation est difficile à qualifier d’amitié. Chacune d’entre elles tente d’être la meilleure, la plus brillante, la plus attirante. Mais pourtant étonnamment, le lien entre elles perdure, entre fascination et rivalité, partage et envie, jalousie et respect.


Le fil rouge du livre est l’histoire entre elles mais ce roman nous offre également une immersion totale dans les bas-fonds de Naples. Les descriptions sont détaillées, précises mais loin d’être assommantes. On s’y voit. On y est.


La plume d’Elena Ferrante est élégante, soignée, fine. Les lieux, les liens complexes, les émotions, tout est dépeint sans concession, avec une grande justesse.


On découvre aussi de très nombreux personnages secondaires, tellement, qu’il est parfois inévitable de consulter l’index des personnages en début de livre. Mais ces portraits et le partage de la vie de ce quartier sont réalisés avec brio. Déconcertants, fascinants, addictifs, ils nous font découvrir une vie difficile, une atmosphère sombre émaillée par la violence, où à la jalousie, la frustration et la pauvreté s’opposent les rêves et l’entraide.


L’amie prodigieuse c’est l’histoire d’une relation complexe et forte, mais c’est beaucoup plus que cela. Ce livre traite aussi en profondeur de nombreux autres sujets : l’histoire d’un quartier pauvre et meurtri, l’accession inégale au savoir, la place des femmes, la violence, le passage à l’adolescence...


Je suis obligée d’avouer que je n’ai pas été transportée dès les premières pages, il m’a fallu un peu de temps pour rentrer dans l’histoire. Mais quand on y parvient, il est alors difficile de quitter cette parenthèse à Naples.


Avec un grand talent, Elena Ferrante nous transporte dans une histoire qui ne nous laisse pas indifférent et il est bien évident que je vais poursuivre cette lecture avec les autres livres de la saga pour découvrir l’évolution d’Elena et de Lila.



Extraits :

« elle devint obsédée par une unique pensée, qui m’était assez insupportable. Avec mes mots d’aujourd’hui, je tenterai de la résumer ainsi : il n’existe aucun geste, aucune parole ni soupir qui ne contienne la somme de tous les crimes qu’ont commis et que continuent à commettre les êtres humains. »
« ils ne sont jamais heureux, ne s’abandonnent pas et craignent ce qui se passe autour d’eux. Mais pas cet homme : lui a l’air d’aimer toutes les manifestations de la vie, presque comme si chaque seconde vécue était d’une limpidité absolue. »
« Et pourtant il était probablement vrai qu’elle ne visait rien de précis. Elle était comme ça, elle rompait les équilibres seulement pour voir de quelle autre manière elle pouvait les recomposer. »
« on n’a pas besoin, ici à Naples, de nous battre contre les moulins à vent, ce ne serait que du courage gâché. Nous ce qu’il nous faut c’est des gens qui savent comment les moulins fonctionnent, et les font fonctionner. »

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© 2018 Cécile Des livres à la plume.

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