Les couleurs de la vie - Lorraine Fouchet

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Quelles sont belles les couleurs de la vie dépeintes par Lorraine Fouchet…

Il est difficile de perdre les gens qu’on aime… Apprivoiser leur absence n’est pas chose aisée. Encore plus, quand leur grand départ est un choix.

C’est le chemin que doit emprunter Kim quand sa grand-mère, sa seule parente, choisit de mettre fin à ses jours dignement, un chemin qui va l’emmener loin de l’île de Groix pour le sud de la France où elle espère trouver des réponses.

Là-bas, elle devient la dame de compagnie d’une fantasque vieille dame, Gilonne. Toutefois, elle ne va pas s’ennuyer car elle réalise bien vite que son fils n’est apparemment pas celui qu’il prétend être.

Comme dans Poste restante à Locmaria, Lorraine Fouchet nous invite à découvrir un autre personnage en parallèle. On fait un saut en arrière dans le temps pour rencontrer un jeune garçon aux premières années brisées par la tentative de meurtre de sa mère par son propre père.

Ces deux personnages aux cœurs blessés ne vont pas pour autant donner vie à une histoire sombre et l’on découvre page après page un roman lumineux.

Le récit est une fois encore savamment orchestré et la plume de l’auteure toujours aussi agréable.

J’ai encore eu un coup de cœur pour les objets du quotidien qui prennent vie avec pertinence et une grande sensibilité et j’ai particulièrement apprécié la liste finale des pour et des contre.

J’avoue que j’ai passé un agréable moment avec le dernier roman de Lorraine Fouchet mais j’ai vraiment préféré Les couleur de la vie qui ont coloré mon moment de lecture d’un joli camaïeu d’émotions. Je suis même un peu triste de quitter ces personnages et j’adorerais les retrouver dans une nouvelle lecture (Madame Fouchet, vous avez un message!)

Pour moi, Les couleurs de la vie est un joli roman coloré, tendre et bourré d’humanité qui nous offre une parenthèse touchante.

Extraits :

« L’enfant baisse la tête, il a honte de lui, il a honte d’elle. Il voudrait être un oursin caché dans une anfractuosité de rocher, un oursin qui pique et qui blesse pour se défendre, qui finit dévoré par un humain avec du pain beurré et du vin rosé pour les grands. »

« Le mensonge fait parfois plus chaud au coeur que la vérité. On ne devrait ni grandir sans amour ni vieillir sans amour. »

« La vie vaut son pesant d’Edith Piaf et de bergamotes. Son pesant de pans-bagnats et de galettes andouille-pommes. Son pesant de compassion et d’amour. Chaque gorgée, chaque bouchée, chaque enlacement, chaque note de musique, chaque rire d’enfant, chaque ronronnement, chaque jappement valent la peine. »

« Vieillir est un privilège que l’on peut accepter ou refuser. A chaque seconde, on choisit d’être là, ici et maintenant. On assume d’enlacer le monde. »