Presque une histoire d'amour - Paolo Di Paolo
- Cécile Lou
- 20 sept. 2018
- 2 min de lecture

Presque une histoire d’amour c’est l’histoire entre Nino et Teresa.
Nino est jeune homme fougueux d’une vingtaine d’années, qui revient fièrement à Rome pour donner des cours de théâtre… mais seulement à des séniors à son grand regret.
Teresa, a une dizaine d’années de plus. Elle vient de rejoindre la ville suite à un drame amoureux, elle travaille dans une agence de voyages, elle s’ennuie et se pose beaucoup de questions, trop parfois.
Mais étrangement, leur rencontre et leur histoire un peu compliquée est narrée par la tante de cette dernière et professeure de Nino. Par conséquent, on se sent peu concerné, tenu à distance, comme des spectateurs un peu trop éloignés de la pièce qui se joue.
De plus, il est vraiment difficile de rentrer dans l’histoire. La construction est atypique, surprenante. Les dialogues sont intégrés au texte comme posés là, sans attention aucune. On est vite dérouté, un peu perdu. La lecture manque complètement de fluidité.
Pourtant, ce roman aborde très justement de nombreuses thématiques : la religion, la vieillesse, les peurs, la maladie mais aussi le théâtre et l’amour.
L’ensemble est complexe de part la forme du récit mais on trouve de jolis mots, de belles phrases qui sonnent et résonnent, un texte de qualité, une plume qui se veut parfois précise, parfois poétique ou par moment plus théâtrale.
C’est pourquoi, je suis tant déçue d’avoir été tenue à distance, frustrée de ne pas avoir vibré, blasée d’avoir été perdue dans les méandres de la construction au lieu de vivre le fond de l’histoire.
Pour la beauté des mots, je tenterais donc vraisemblablement un autre roman de cet auteur pour me prononcer: aimer ou renoncer.
Extraits :
« Comme des feuilles sur une avenue, des choses qu’il savait et des choses qu’il ne savait pas prenaient vie et s’amassaient, des choses entendues allez savoir où, allez savoir de quelles bouches, apprises à l’école et désapprises, ensevelies dans la désuétude. »
« On aurait cru que vous jouiez au tennis avec les mots : concentrés, rageurs si nécessaires – inquiets de voir si vos coups réussissaient. En vous observant de l’extérieur, on aurait pu croire à une dispute, et d’ailleurs certains clients ont dû penser à un règlement de comptes entre gens qui ne parviennent plus à s’aimer – la férocité travestie en calme glacial.»
« Pourtant, c’est bien le premier baiser et il fait trembler, il rend muet et abasourdi et stupide, il sème la confusion, on ne sait plus à qui sont les lèvres de qui, et les corps en général, et les années. »
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